Un p’tit pont d’espoir entre toi et moi

Tu n’disais mot Lola

Qu’en avais-tu pensé

Lola

Tu n’disais mot

Et quand tu n’disais mot

J’me disais

C’qu’t’en as pensé

D’nos éventails

Peut-être pas grand chose

C’que tu n’oses me dire

Qu’un brin de paille

Alors j’rangeais mes questions

Sous mes réflexions

Avant qu’j’m’en aille

Aurais-je fait un bide

Dans tes yeux livides

Tu m’parlais des autres

Et j’me sentais invisible

Transpercé

Par tes pensées

J’ai le cœur qui pleut

J’me sens malheureux

Sur ton oreiller

J’te promets Lola

J’ferais mieux la prochaine fois

Sur tes lèvres embrassées

J’serais l’roi des mots

Dis tu m’crois cette fois

Quand j’écris sur tes bras

L’estuaire de mes rêves

Lola

Dis-toi

J’suis plus en trêve

Quoi

Tu n’disais mot Lola

Au bras d’fer

Tu m’as vaincu

Au bras d’cœur

J’ai d’la rancoeur

Et je pleure

Et tu n’disais mot Lola

Pourtant tous les copains d’abord

Etaient bien là au Ripaillon

Le grand Jacques en avant

Ouvrant le chemin

Forçant le destin

A chaque carrefour

Il était suivi de près

Par les deux belles paires

Les deux Charles

Et les deux Georges

On y parlait jardins de bohème

Et d’amourettes dans leurs poèmes

C’était l’Montmartre des plaisirs

Le retour des beaux jours

Des escapades champêtres

Avec le grand Jacquot

Une nouvelle paire s’abattait

Les deux Jacques

Y’avait l’Bobby aussi

Plus solitaire

Qui pointait son nez

De Pézenas à Paris

Avec sa bicyclette

La tête sur le guidon

Les deux pieds en l’air

Pour nous distraire sous la pluie

De sa ribambelle de jeux de mots

Tiens v’là madame La Fée

Qui fait l’beau temps dès mai

Mais tu n’disais rien Lola

Et même Bourvil

Semblait étranger au bal de ta ville

A croire qu’nos devinettes

N’avaient point fait recettes ce soir

Même l’autre monde d’Aubert

N’avait eu raison des guerres

Car tu n’disais mot Lola

Existais-je pour toi

Et toutes ces voix

Qui brassaient l’air de la campagne

Au son d’l’accordéon

J’finirais dans ta corbeille

Disparu

Oublié

Lola s’était tue

Et moi j’avais l’air d’un chien battu

On ne gagne pas à tous les coups

Au grand Casino de la vie

Et puis qu’importe ce qu’dit Lola

Toi et moi

On y croit à notre aventure

Et puis j’t’avoue

Lola elle n’existe pas

J’l’imagine seulement

Quand l’public repart

Sans dire un mot

J’écris

Dans l’obscurité d’une rue

Retourne-toi Lola

Et parle-moi

Dis-moi un mot

Rien qu’un mot

Que j’écrive le second

Sur la scène

De retour au Ripaillon

Que j’tisse un p’tit pont

D’espoir

Entre toi et moi

Un p’tit pont

D’espoir

Entre toi et moi

Thierry Rousse
Nantes, lundi 9 septembre 2024
"Une vie parmi des milliards"

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