Mon Pote Agé ( Episode 11 )

 

A la fin de l’été, se dévoilait l’automne, la saison des peintres.

Théo : La saison des peintres impressionnants ?

Barnabé : Non, impressionnistes, Théo !  La saison des peintres impressionniste, ces artistes qui, au milieu de la forêt, posaient leur chevalet pour peindre ses feuilles et leurs mille couleurs, comme Jean-François Millet ou Théodore Rousseau.

Théo : Ou comme vous, mon Pote Agé  !

Barnabé : Euh, tu vas me faire rougir, je n’ai point leur talent ! Et puis, le plus grand des artistes, c’est quand même Dame Nature ! Regarde ces feuilles comme elles sont ravissantes, comme elles inspirent notre âme ! Ce cadeau vivant et rougeoyant est le cadeau d’adieu que les feuilles font à leur arbre, cet arbre qui les a vu naître et grandir depuis le printemps. Elles se détachent avec délicatesse de ses branches, virevoltant dans le ciel avec liesse pour se poser sur la terre entre ces énormes citrouilles.

Théo : Les carrosses de Cendrillon ?

Barnabé : Tu n’as pas oublié mes histoires, Théo !

Théo : Non, qui pourrait les oublier vos histoires, mon Pote Agé ?

Ces énormes citrouilles, on aurait dit des soleils qui avaient atterri entre les carottes, les navets, les pommes de terre…

Théo comparait les citrouilles aux glands de ces énormes chênes.

Théo: Barnabé !

Barnabé : Oui, Théo ?

Théo: Pourquoi ces énormes citrouilles sont accrochées à ces fines tiges rampant dans l’herbe, alors que ces tous petits glands pendent à de grosses branches? L’auteur de tout cela a bien mal placé ses citrouilles ! Moi, je les aurais pendues à l’une de ces grosses branches ! Tel fruit, tel arbre ! La citrouille, le chêne. Les petits glands, les fines tiges rampant dans l’herbe !

Barnabé : Aïe !

Théo : Que vous arrive-t-il, mon Pote Agé ?

Barnabé : Rien, c’est un gland qui m’est tombé sur la tête.

Théo: Heureusement que ce n’était pas une citrouille !

Barnabé : Comme tu dis, heureusement que ce n’était pas une citrouille ! Tu comprends maintenant pourquoi l’auteur de cet ouvrage-là a placé ses citrouilles par terre ?

Théo : Oui, je comprends, le ciel a bien pensé à nous : les petits glands au-dessus de nos têtes, et les énormes citrouilles à nos pieds ! La nature est vraiment bien faite !

Barnabé : Oui, et si belle, Théo! Et, maintenant, il est temps d’aller préparer les confitures du raisin que nous avons cueilli ce matin, et la bonne soupe de carottes, de navets, de poireaux, de choux, de pommes de terre, de citrouilles !

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