La chaleur
Enfin
Celle tant attendue
S’installait pour un bon moment
Aux heures d’été
Joie des terrasses convoitées
Des corps qui dévoilaient
Un échantillon de leur beauté
L’amitié était célébrée
Les longues tablées était dressées
Et l’amour que j’espérais
Se cachait toujours
Au bout d’un regard
Silhouette
Attente
Piano
Dans une gare
De verdure
Et puis la chaleur durait
Cette fois-ci se montrait bien trop insistante
Intrusive
Oppressante
Elle envahissait toutes les pièces de mon corps
Chaleur torride
Paradis et Enfer
Que je ne désirais plus
Que je rêvais de chasser
Par la fenêtre
Mais rien n’y faisait
L’heure du coucher était retardée
La fraîcheur était recherchée
Sous les platanes
Au bord de l’eau
Et les appartements désertés
Mon corps se faisait lourd
Mes pensées étaient fatiguées
Aux heures d’été (1)
Les rendez-vous étaient réguliers
Et rythmeraient bientôt mon été
Dans les douves du château
Et dans les jardins de Nantes
J’échapperais un temps
Au réchauffement climatique
Qui me guettait
Sur le bout du nez
Je vivrais mon dernier sursis
Avant la fin des espèces
Humaine
Animale
Et végétale
Juste avant demain
Juste avant demain
La grande marée
Aux heures d’été
Mes pensées vagabondaient
Bulles de rencontres excitantes et pétillantes
De rencontres la plupart rêvées
Quel joli programme reposait entre mes mains
Je me préparais
Comme il était écrit
A partir en roulotte vers l’est
A prendre un petit déj’
Dans le grand Nord finlandais
A côtoyer le Corée
A libérer ma voix en Slovaquie
A me faire mon ciné
A la nuit tombée
Aux heures d’été
J’oubliais le monde en péril
Les notes et les mots m’élevaient
Dans la grâce d’une autre vie
Une arche de Nöé
Pour nous sauver
Entre les flammes
D’un désastre annoncé
Aux heures d’été
Aux heures d’été
Sourire
Encore
Une dernière fois
A l’ultime bonheur
Thierry Rousse
Mercredi 28 juin 2023
« Une vie parmi des milliards »
(1) Aux heures d’été, Festival des cultures d’ici et d’ailleurs, Nantes, du 4 juillet au 4 août 2023