Dans le train gris, je m’étais assoupi
Je ne vis plus rien que ma nuit
J’étais parti bien loin, bien seul
Sur d’autres rails à l’abri d’un tilleul
Quand le choc de l’arrêt me ramenait
A la gare, « Nantes », je vis le quai
Elle aussi de très loin me souriait
Il nous fallait maintenant atterrir
Dans ce monde froid qui nous attendait
Toi et moi cet émoi de nos sourires
« Bonne journée !» , toi, l’inconnue, me dis
Enfilais ton manteau puis partis
Loin sur ce quai , je voyais tes pensées
Vers un autre à pas légers s’en aller
Ma nuit était finie, mon tilleul
Était un magnolia bien seul.
Matin nantais, un piano m’attend
La douceur de sa main et un roman
Et des fleurs blanches, des yeux d’amour
Ma nuit avec toi un si beau jour
Ce piano de la gare de Nantes
Isolé dans son coin chaque matin
Depuis, le train de ma vie, enchante
Ses notes grises, bleues sont notre écrin.
Thierry Rousse Nantes, mercredi 13 mars 2024 "Une vie parmi des milliards" D'après Carnet personnel, 23 janvier 2018