Parce qu’il n’y avait aucune histoire
De réalités avec un grand H
Parce qu’il n’y avait aucune histoire
Parce qu’il y avait toujours partout
Un shérif comme un vautour un peu fou
Qui voulait exterminer les apaches
Parce que l’histoire au singulier
N’était qu’un regard particulier
Parce qu’il y avait autant d’histoires
Que de paroles que de visions
Parce qu’il y avait autant d’histoires
Que d’ambitions que d’opinions
Parce qu’il y avait autant d’histoires
De journaux de contes que de grimoires
Parce nous pouvions aussi écrire
Des chapitres plutôt que les subir
Des faits maudits qu’on nous servait au soir
Plutôt écrire de belles histoires
Plutôt inventer nos propres miroirs
Qui regonfleraient notre coeur d’espoir
Plutôt nous approprier notre histoire
Être apache de notre territoire
Qu’être l’objet de vos ambitions
Et le sujet de vos opinions
Parce qu’il n’y avait aucune histoire
De réalités avec un grand H
Parce qu’il n’y avait aucune histoire
Parce qu’il y avait toujours partout
Un shérif comme un vautour un peu fou
Qui voulait nous couper de nos attaches
Cette histoire tu l’écris au présent
Quand je parle ici avec tous ces gens
C’est l’histoire populaire qu’les rois
Ont voulu taire pour demeurer rois
Aujourd’hui nous la chantons si fort
Que s’écroulent tous leurs beaux châteaux morts
Parce qu’il n’y avait aucune histoire
De réalités avec un grand H
Parce qu’il n’y avait aucune histoire
Parce qu’il y avait toujours partout
Un crayon comme un oiseau un peu fou
Qui voulait ressusciter les apaches
Que celui qui veut nous conquérir
Court ! Notre vie est histoire de rire
Parce qu’il n’y avait aucune histoire
De réalités avec un grand H
Parce qu’il n’y avait aucune histoire
Nous en étions toujours les apaches
Thierry Rousse
Nantes, vendredi 19 avril 2024
Texte écrit à la suite du Café L'Huma, rencontre avec Alain Croix, écrivain, auteur de « Une Histoire populaire de Nantes », Le Lieu Unique, Nantes , 19 avril 2024