Enferme donc la poésie entre quatre murs
Essaie toujours maintenant pour voir si ça dure
Y a toujours au matin des coquelicots
Qui grandissent entre les fissures des mots
Des pétales sauvages rejoignant au soir
Une multitude de comptoirs de trottoirs
Ici Nantes partout la poésie s’écrit
Sur les allées pavées comme un champ qui fleurit
Un vent de rimes qui sème à foison ses graines
Libre en toute saison la poésie s’égrène
Volatile elle est comme de la bonne herbe
Jaillissent de ses lèvres rouges tant de verbes
Alors il faut agrandir creuser sa maison
Habiter ses étages élargir ses ponts
Les cracheurs de mots jeunes vieux n’ont pas d’âge
Bienvenue aux saltimbanques du moyen-âge
La porte des communs dans les bars est ouverte
De midi à toute la nuit c’est la fête
On écrit on inspire on expire on s’exprime
Dans nos têtes dans nos pieds les sons s’impriment
On a les mots vifs à la bouche qui démangent
On les prend les mélange on les crache on les mange
On effeuille les pages des marguerites
Dans cette librairie ici c’est notre rite
Dans le pays des cigales au Ripaillon
On dirait le sud le temps d’oser la chanson
De stadium en scènes les lapins à plumes
Sortent de leurs gestes lents leurs plus belles plumes
Musée des beaux-arts appelle-moi poésie
Un slam poetry as you are à toute heure
De toi j’ai envie haut les mots mon utopie
Ta voix dans mes yeux a glissé sa chaleur
Si sur mes joues en feu me caressent des larmes
C’est que tes rimes de tendresse me désarment
Enferme donc la poésie entre quatre murs
Essaie toujours maintenant pour voir si ça dure
Y a toujours au matin des coquelicots
Qui grandissent entre les fissures des mots
Des pétales sauvages rejoignant au soir
Une multitude de comptoirs de trottoirs
Alors on élargit à l’infini ses murs
Parce que cette poésie faut que ça dure
Thierry Rousse
Nantes, vendredi 1er juin 2024
"Une vie parmi des milliards"