Les nuages couvraient nos yeux
La pluie s’installait bel et bien
Rivale du soleil
Qui des deux gagnerait
En ce mois de juin où l’on espérait enfin l’été
Nous guettions la suspension des gouttes
La moindre ouverture du ciel
La brèche qui laisserait passer un rayon arc-en-ciel
O les beaux jours
On avait hâte de franchir le pont
Laisser tomber nos égos
Et nous unir dans un front poétique
Retrouver le vrai sens de la politique
Comment organiser ensemble la cité
Faire en sorte que chacune y ait sa place
S’y épanouisse libre et heureuse
S’y sente protégée
Soignée
Nourrie
Soutenue
Utile
O les belles âmes
O les beaux jours
A deux
Nous voulions y croire
Toi et moi
Rester sous la couette
N’était pas la finalité d’une vie
Ni la déchéance accoudée au comptoir
Kerouac l’avait un temps compris
Retrouver la solitude au sommet des montagnes
Le face à face avec toi-même
T’allonger dans l’herbe
Regarder les nuages
Quelle chose t’est essentielle
Reprendre ta vie au tout début
Le coeur qui t’accueille
Être gardien des forêts
Apprendre à marcher
Te tenir debout et parler
Quelle parole est juste
Alignée à la terre
O les beaux jours
De jours et de nuits
Ne crée pas ce qui nuit
Partage ce qui luit
Étoiles d’amour
Équilibre sur un fil
Danse
Tu as quinze jours pour réinventer
L’humanité
A deux mains
Ouvertes
Thierry Rousse
Nantes, dimanche 16 juin 2024
"Une vie parmi des milliards"