Repaire d’automne andalou

Parce que tu voudrais bien ne plus bouger

Rester sous ta couette après la fin de l’été

Faire la grève de la guerre et d’la misère

Sentir les parfums de roses dans les frimas de l’hiver

Lire écrire aimer des heures caresser son corps

Comme un chercheur solitaire éperdu d’or

Les yeux clairs d’une lune suspendue au dehors

Lui laisser te dicter ses mots comme ton plus décor

Parce que tu voudrais bien ne plus affronter ce monde

Dans ce qu’il a de tourments de plus immonde

Parce que tu voudrais bien hors de lui vivre

Être un moine séduit de ses jolies rondeurs

Amoureux d’un instant infini boire à son élixir

Les songes d’un lent voyage en cueillir toute sa chaleur

Depuis ce temps que tu désirais le rencontrer

Le poète de la lune était né Federico Garcia Lorca

Sa nostalgie avait le goût du miel son désir du ciel allaité

O de la cigale enchanteresse de l’au-delà

Que pouvais-tu clamer après son chant

Qu’un éternel hymne jaillissant des vents

Pouvions-nous disparaître dans la lumière

A peine enfant sorti d’une mère sur la terre

Tous nos rêves de père encore en jachère

Broyés dans le sein même de nos chairs

O cigale prophétesse pour l’ici-bas

Sous la plume du prodige Garcia Lorca

Tu partais dans la musique de tes ailes

Pour nous conduire avec toi si loin du réel

Et pourtant ta vie n’était nourrie que de ses graines

Tout ce qu’un regard de sa profondeur égraine

Dans tes souvenirs grenouilles et grillons t’accompagnent

Au creux des sillons à l’ombre de nos chères campagnes

Parce que tu voudrais bien ne plus bouger

Rester sous ta couette après la fin de l’été

Faire la grève de la guerre et d’la misère

Sentir les parfums de roses dans les frimas de l’hiver

Thierry Rousse
Nantes, vendredi 25 octobre 2024
Une vie parmi des milliards”

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