Des journées qui se rallongent
Des journées qui se prolongent
Le doux soleil des fins de journées pluvieuses
De retour
Ses rayons d’or
T’appellent au dehors
Vers ta promenade quotidienne du soir
Cet exil commence véritablement au mois de mai
Tu définis
Marcel
Ton circuit
Cherche tes rimes
Tout en marchant un pied devant l’autre
Comment en serait-il autrement
Qui marche sur les mains
Qui s’agite aux branches
Qui se balance
Qui se sent menacé
Quand son territoire est transformé
Quand son marché aux bananes s’est envolé
Quand sa Gloriette n’est plus une île
Quand ses rives ne sont plus qu’avenues
Des déferlements d’automobiles
Le coco bandit
Voleur de bananes à la sauvette
Comme un singe surpris
A plus d’un tour dans son arbre
Il rebondit
Pique une tête
Dans l’eau bleue javellisée
De la piscine aseptisée
De l’Aqua-Forme
Joue
La mangouste
Pour se croire plus fort
Imagine
Un plan B
A l’apocalypse
Rencontre sous l’eau
Et embrasse
La belle Napoléone
Puis
Siffle tous ses voisins cachés des cours
Artisans
Ouvriers
Les rassemble
Au coin de la rue Fouré
Aidez-moi à bâtir pour ma belle muse
Un palais indien
Ou un souk tunisien
Ou une salle des fêtes
Ou quoi déjà comme idée en tête
Ou quoi déjà pirouette cacahuètes
Quand
Surpris
Que voit Coco
Le petit singe de l’île Gloriette
Ebahi
Sa belle muse Napoléone
Sous les yeux ravis des clients d’un cabaret
Lascivement assise sur un tabouret
Qui montre au tout Paris sa pulpeuse poitrine
Coco le petit singe
Est fort jaloux
Et tout triste
Il a perdu sa fidèle compagne
Entre les yeux de banquiers amusés
Et tous ses copains
Les artisans
Les ouvriers
Et même son arbre préféré
Et tout ça est déjà du temps oublié
Et tout ça est déjà une chanson usée
Et les gens s’en vont
Et les gens s’envolent
Comme des ballons dirigeables
Creuser les sillons de leur vie
Sous d’autres cieux à la campagne
Et Coco le petit singe qui vieillit
N’a plus vraiment d’amis dans sa jungle
Ni de compagne bien-aimée
Et isolé
Seul sur son île disparue
Devant ces petits bateaux échoués
Une larme doucement s’écoule
De son paradis
Une larme doucement s’écoule
Sur ces graffitis
Des journées qui se rallongent
Des journées qui se prolongent
Le doux soleil des fins de journées pluvieuses
De retour
Ses rayons d’or
T’appellent au dehors
Vers ta promenade quotidienne du soir
Cet exil commence véritablement au mois de mai
Tu définis
Marcel
Ton circuit
Cherche tes rimes
Tout en marchant un pied devant l’autre
Comment en serait-il autrement
Qui marche sur les mains
Qui s’agite aux branches
Qui se balance
Qui se sent menacé
Quand son territoire est emmuré
Reste à trouver la fissure
Le soir d’une promenade retrouvée
Thierry Rousse
Nantes, lundi 6 mai 2024
"Une vie parmi des milliards"