Il fallait bien une fin
A cette chaleur pesante
Etouffante
Il fallait bien un terminus
A cet été bien trop chaud
Accablant
Il fallait bien quitter la cloche de notre serre
Et trouver une alternative aux guerres
Il fallait bien cette pluie pour respirer
Et vivre un peu
Retrouver nos pensées
Il fallait bien que ça s’arrête
Que tout ça s’arrête
Les cris et les coups
Cinq heures que cette femme attendait
Dans la salle d’attente d’un commissariat
Pour déposer ses maux
Enfin déposer ses maux
Au fond d’un couloir
Il fallait bien qu’on l’écoute un jour cette femme
Sortir de son enfer et parler
Et oser parler
Oser simplement sortir de ses murs
Il fallait bien qu’on l’accueille sans arrière-pensées
Cette femme
Et qu’on prenne soin de son coeur
Qu’on prenne soin de son coeur
A la sortie de ses larmes
Il fallait bien un oassis pour elle dans ce désert
Pour croire encore en la lune
Il fallait bien qu’elle brille
Dans la nuit de Belleville
Cette femme égarée
Et qu’on la regarde dignement
Comme une étoile filante
Il fallait bien une fête de l’humanité
Pour croire encore en l’humanité
Des enfants pour replanter un jardin
Et fabriquer des oiseaux
Dans la cour d’une école
Il fallait bien être utile
Donner un sens à tous ces mots républicains
Il fallait bien un début
Juste un début
Pour raconter la fin d’un monde
Et son ultime but
Il fallait bien au crépuscule ces paroles de Lao-Tseu
Pour nous mettre en marche
Nous mettre en marche
« Un voyage de mille lieux commence toujours par un premier pas ».
Toujours par un premier pas
Il fallait bien
Thierry Rousse
Nantes, le 22 septembre 2023
« Une vie parmi des milliards »