La maison du nomade

Fuiras-tu

Nomade

Au moindre rayon du soleil

Ta maison

Fuiras-tu

Nomade

Aux moindres gouttes d’eau

Ta maison

Fuiras-tu

Nomade

Le soleil

La pluie

Le vent

Les champs

Les torrents de ta solitude

Quand les signes des temps seront trop prégnants

Abandonneras-tu ta maison

Nomade

Ou prendras-tu grand soin d’elle

Tout ce qu’elle a bien voulu sauvegardé

Sous son toit

De toi

Qui s’amoncelle

Resteras-tu en ta maison

Nomade

Pour en découvrir tous ses secrets cachés

Tous ces murs que t’as imaginés fissurés de roses

Resteras-tu en ta maison

Nomade

Pour ouvrir ses souvenirs fermés

Poursuivre ses histoires écloses

Resteras-tu en ta maison

Nomade

Pour ranger tout le désordre du monde

Resteras-tu

Ou fuiras-tu

Nomade

Ses yeux te voient

Épuisé

Ses fenêtres t’appellent

Rentre en elle

Sa porte t’ouvre grand ses ailes

Ta maison est l’humanité

Nomade

Et son cœur une étoile

Reviendras-tu pour sa douce lumière

De toutes tes galères

Nomade

Regarde

Sa cuisine est un jardin

Sa chambre un oasis

Sa salle de bain une cascade

Son lit une barque de douceurs

Où les mots nagent de plaisir

Au soir de leurs nuits blanches

Resteras-tu en ta maison

Nomade

Pour y vivre

Le bonheur

Et l’accueillir

Et s’il te faut des années

Corps errant

Pour être reconnu

Du dehors

Toi l’étranger

Toi l’exilé

L’handicapé

Aux yeux de cette société sédentaire

Ta maison

Elle

Te connaît

Et t’accueille

En toute saison

Viens donc t’y blottir

Comme un Ripaillon du désert

Ta maison est une tirelire de songes

Une roulotte de sons et de mots

Jonglant avec les étoiles et les planètes

Ta maison n’est que dans ta tête

Un dessin de fils qui se lient

Pas vraiment nette

Un pull-over de lettres enlacées

Pour les longs hivers

Ta maison

Est au bord d’une rivière

Au bord de tes rêves

Au bord d’un estuaire

Une maison de correspondances poétiques

Une pierre d’angle

Où la vie est si belle

Où la vie est un ciel

Où la vie étincelle

Thierry Rousse
Nantes, jeudi 24 octobre 2024
Une vie parmi des milliards”

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