C’est l’bleu limpide
D’un ciel d’automne
Qui m’pique les yeux de bonheur
Quand le vent a chassé
Tous ses nuages gris
C’est l’bleu uni
Qui m’rappelle toutes nos promenades
Sur les falaises de Pornic
C’est la fin d’un dimanche
C’est la menace d’une tempête
C’est notre attente avant l’déluge
Derniers instants de poésie
C’est pour nous place du Change
Un marché d’livres qui s’étale
A nous d’sauver ces belles reliques
Avant leur fin tragique du pilori
C’est au bout de tous ces mots
Tout au bout de tous ces mots
Des tréteaux qui s’montent
Quels saltimbanques
Verrons-nous traîner au crépuscule
Peut-être bien un François Villon
Un Rimbaud ou un Verlaine
Ou le spleen d’un Baudelaire
Ou les Misérables d’un Victor Hugo
Ou la santé d’un Grand Corps Malade
Peut-être bien tout ce peuple de la rue
Nantes la révoltée ne manque pas de voix et d’espoirs à c’que je crois
C’est là où je suis
Sur cette planète-ci
A cette heure-ci
Crois-tu qu’la scène est ouverte
C’est Midi Minuit Poésie
Et après minuit
C’est Minuit Midi Poésie
La moitié d’un autre monde
Des quartiers de lune restant sur l’pavé
Toutes ces étoiles argentées
Tombées de leurs nuages de coton
Qui n’auront pu
Sous les sunlights des subventions
S’exprimer
Ce sont quatre garçons
De retour dans l’vent
C’est la jeunesse qui s’enivre
C’est une Guinness qui t’dit
Savoure-moi doucement
Je t’aimerai tendrement
C’est Minuit Midi Poésie
C’est un jeu de fléchettes
Tire dans l’mille de mon coeur
Les mots qui chantent leur envie
Tout au fond d’ce pub irlandais
C’est Midi Midi Poésie
Tout un jour sous la pluie qui s’ennuie
Où le sens se languit
Qu’en feront nos élites
Des fusées vides lancées dans l’univers
Plus
J’n’ai rien à dire
Que toi
J’essaie
Même pas
Poète des trous noirs
La musique sauve tes mots
Gros bisous du chaos
Ce sont tes derniers cris
Pars
Et ne te retourne pas
Les bien aimé.e s sont bien au chaud
Rue de la paix
Et la poésie n’a pas dit son dernier mot
Thierry Rousse
Nantes, mardi 8 octobre 2024
“Une vie parmi des milliards”