Barnabé : Tu peux sortir ce dessin, Théo, il ne va pas te piquer ! L’ortie est ma petite trousse de secours. Qui s’y frotte, s’y soigne ! L’ortie prend bien soin de moi, veille sur mon foie, apaise mes rhumatismes, soigne mes rhumes de foin, entretient ma mémoire.
Théo : L’ortie entretient votre mémoire ? Ça, ça peut être utile, mon Pote Agé !
L’ortie était devenue plus douce aux mains de Théo.
Il y avait aussi l’oseille …
Barnabé : La richesse de mon jardin ! Une bonne soupe d’oseille et on oublie qu’on est pauvre ! Ses feuilles possèdent tellement de vitamines qu’on reste enfant toute sa vie. N’est-ce pas, là, le plus beau des trésors ?
« Rester enfant toute sa vie », cette idée plaisait bien à Théo qui ne pensait qu’à s’amuser, comme son « Pote Agé », Barnabé.
Dans un autre registre, il y avait Panais, « le dur à cuire » !
Barnabé : Panais était au cœur du potage avec Monsieur Chou et Monsieur Navet avant qu’il ne fut remplacé par sa sœur, Mademoiselle Carotte !
Théo : Mais, Barnabé, était-il vraiment si dur à cuire le panais ?
Barnabé : Non, Théo, je l’ai nommé ainsi parce que ses ancêtres venaient de Sibérie, ils résistaient aux plus grands froids de l’hiver.
Théo : C’était vraiment un dur à cuire alors le Panais, comme le topinambour ?
Barnabé : Oui, la fleur de mon amour !
Théo : La fleur de votre amour ?
Barnabé : Oui, regarde, sa fleur, on dirait le soleil ! Pendant la guerre, nous n’avions plus rien à manger, les pommes de terre avaient gelé, et tout était devenu si cher en ville… Il nous restait plus que les topinambours. Leur bon cœur d’artichaut nous a sauvé la vie !
Il y avait aussi la petite amie de Barnabé, Capucine . Il avait composé pour elle une chanson. Fée Clochette était très jalouse de Capucine, mais elle ne disait mot. Elle préférait plonger pour pleurer. Barnabé chantait « Capucine ». Fée Clochette, au fond de l’eau, n’entendait rien.
Capucine,
Toi qui viens de si loin du Pérou
De l’autre côté de l’océan
Ta couleur est celle du soleil
Sur des vagues vertes se couchant
Capucine,
Toi qui viens de si loin du Pérou
De tes pétales, je m’émerveille
Capucine,
Toi qui viens de si loin du Pérou
Dans ton cœur, je puise chaleur
Capucine,
Toi qui viens de si loin du Pérou
De l’autre côté de l’océan
Je pourrais, d’un seul coup, te manger
Mais je préfère… te… re.. .gar … der.