Ton cœur s’embrase
S’enflamme
A ses regards
Ton cœur s’embrase
S’enflamme
A ses délicates attentions
Ton cœur voit
Déjà
Dans ses messages
Votre union
Un ciel bleu
Pétillant de joie
Ton cœur s’embrase
S’enflamme
Alors
Sur les flammes
De ton cœur
Répands donc
L’eau douce des rivières
Alors
Sur les flammes de ton cœur
Répands donc
L’eau salée des mers
Pourvu qu’il s’apaise
Quand un mot après l’autre
T’en fais déjà une nouvelle
Sur les vagues des vignes
O toi le poète
Ton gouvernail est sensible
Et tes mésaventures
Te rappellent à la raison
A la saison des vendanges
O toi le poète
Tu lis les poètes
En eux tu te confonds
D’un je au tu
Missac Manouchian
En fus l’un
A qui tu t’adresses
Également épris tu fus
De tendres sentiments
Tu célèbrais la beauté de la femme publique
L’amour que tu lui devais
Entre les ressacs
De ta mélancolie
O toi le poète
T’écrivais pour elle
La femme de la rue
Ta consolatrice
Ton initiatrice
O toi le poète
T’écrivais pour toutes celles
Pour tous ceux
Qui méritaient dignité
O toi le poète
T’écrivais à ta bien-aimée
A son cœur tu resteras toujours fidèle
O toi le poète
T’aurais pu te satisfaire de ce bonheur
O toi le poète
T’aurais pu te taire
Rester caché sous tes vers
Mais à voir autour de toi
Autant d’humanité bafouée
Humiliée
Déportée
Exterminée
Tu n’pouvais que défendre les êtres opprimés
O toi le poète
T’avais dû quitter ta terre d’Arménie
Après avoir vu ton peuple anéanti
La douleur enfante la révolte
O toi le poète
T’étais accueilli en notre belle France
Le pays des droits de l’homme
Soulagement éphémère
Avant que le peuple français
Ne fut soumis au silence
Complicité aveugle
Contre une menace pointée
Le fascisme disait nous protéger du communisme
O toi le poète
Tu n’t’es pas plié à ce conformisme
T’as choisi la résistance
Quitté ta plume
Quand t’as vu ce qu’on faisait aux coeurs innocents
T’en as payé ta vie
Fusillé sur le mont de Suresnes
T’es mort pour tes idées
Mais t’as jamais perdu ta bien-aimée
Ni la force de ta vérité
O toi le poète
Contre ce joug odieux
Protecteur et menteur
O toi le poète
Tes ailes aujourd’hui couronnent le ciel
Thierry Rousse
Nantes, été 2024 / vendredi 13 septembre 2024
"Une vie parmi des milliards"