Tout ce monde qui part en vrille
Qui en oublie de se vêtir
Tout ce vaste monde en guenilles
Qui traîne ses vagues désirs
Un flot d’cabas qu’tu te coltines
Dans un tramway nommé routine
Que fais-tu donc de tout ton temps
Pour oublier d’être élégant
Et tout ce monde où va-t-il
Tout ce monde d’où vient-il
Tout ce monde si cabossé
D’ses origines exilé
Et tous ces gars-là qui attendent
Perdus sur l’trottoir qui marchandent
L’paradis contre ton enfer
Fabriquent leur propre enfer
Les passants passent taciturnes
Dealers font partie du bitume
A Commerce tu trouves de tout
Dépenser sans penser t’es saoul
S’il n’y avait pas de clients
Il n’y aurait pas de dealers
S’il n’y avait pas de dealers
Il n’y aurait pas de clients
C’est la vérité d’la Palisse
Marché libéral faut qu’ça glisse
On dit qu’c’est mieux d’les avoir
A vue ici au coeur d’la ville
Dans nos caméras nos tiroirs
Pour tirer l’fil c’est plus facile
Que jouer à chat et souris
Pour les dénicher dans leur nid
Qui ose ici s’interroger
Du passé qu’avons-nous raté
Quels maux les ont fait dériver
Échouer dans ce triste empire
Quand s’offrent tant à découvrir
De passions et de beautés
As-tu oublié qu’ils étaient
Aussi des enfants qui rêvaient
Aussi des enfants qui jouaient
Aux jeux que tu leur apprenais
A être gendarme ou bandit
Ça trace un chemin pour la vie
L’enfant doit choisir son côté
Adolescent quelle tempête
A déjà soufflé dans ta tête
C’qu’on t’a montré d’argent facile
C’qu’on t’a caché d’un jeu fragile
Tout ce monde qui part en vrille
Qui en oublie de se vêtir
Tout ce vaste monde en guenilles
Qui traîne ses vagues désirs
Un flot de mots qu’je me coltine
Dans un tramway nommé routine
Et si j’changeais le cours d’mon temps
Si j’étais à toi plus présent
Prends donc mon stylo
Écris tous tes maux
Slame ton ennui
Prends-toi un shoot de vie
Thierry Rousse
Nantes, mercredi 25 septembre 2024
« Une vie parmi des milliards »